"Après un mois passé dans un nouveau pays, vous pouvez écrire un livre sur les différences culturelles.
Après un an passé dans ce même pays, vous pouvez encore écrire un livre. Mais ce ne sera pas le même que le précédent.
Après 10 années passées dans ce pays, vous ne pourrez plus écrire de livre sur les différences culturelles."
Pourquoi dis-je cela ?
Voilà, ça fait bientot trois semaines que je suis ici et il serait peut-être bon que je note mes impressions du moment concernant "mon" nouveau pays. Certes, je ne me suis pas encore adapté, je continue à prendre mes marques, à chercher des repères, mais tout de même. J'ai un peu plus de recul pour parler
Alors tout d'abord, Douala... C'est une ville qui me paraît gigantesque...
Une ville où peu de rue ont un nom...
Une ville reliée à l'ouest du pays par un pont unique, toujours en travaux, mais véritable artère de l'activité économique de cette cité...
Une ville qui grouille, qui bouge dans tous les sens, sans pour autant que ça la mène quelque part...
Une ville où très peu de rue sont éclairées la nuit...
Une ville où je n'arrive pas encore à me repérer facilement - surtout de nuit.
Une ville où il fait chaud, mais dont la chaleur n'est pas la seule cause de la difficulté à "respirer"...
Une ville où la pollution est énorme, mais ne semble pas gêner les habitants, dont certains "dorment" nus à même le sol...
Une ville où la pauvreté est donc partout...
Une ville où le traffic automobile ressemble à un chaos, une jungle, où les feux rouges sont respectés aléatoirement, où les klaxons résonnent tout le temps.
Une ville où la circulation est rendue difficile par l'état de la chaussée, avec des rues presque "normales", et d'autres complètement défoncées, obligeant les conducteurs à rouler à "contre-sens" - si tant est que ce mot puisse avoir un sens ici... - pour éviter les difficultés...
Une ville où l'on "se déplace comme on peut"...
Une ville où la ceinture de sécurité n'est pas "obligatoire" et déconseillée dans les taxis - tellement peu utilisée, qu'elles sont pleines de poussières et de sable... - même si un grand nombre d'entre eux ont leur pare-brise fissuré, etc...
Une ville où les ben skin - signifiant en Piggin (anglais "local") "Accroupis toi", et désignant un petite moto (maxi une 125cc) - sont légions...
Une ville où les ben skiners - "conducteurs" de cette autre sorte de "taxi" - ne portent aucune protection (pas de casque, rien...), ne respectent pas du tout le code de la route, et sont donc sujet de nombreux accidents (avec ou sans passager)...
Une ville où de nombreux "petits commerces" jonchent les trottoirs, vendant des recharges pour téléphones portables, ou des arachides en bouteilles, ou encore des mouchoirs en papiers, bref des trucs en tous genres...
Une ville "bouffée" par les panneaux publicitaires...
Une ville de contrastes : quartiers riches s'opposant aux quartiers pauvres, etc...
Une ville où les gens portent un tas de chose sur la tête...
Une ville où les contrôles d'identités sont fréquents la nuit... surtout si t'es blanc...
Une ville où quand tu es blanc, tous les prétextes sont bons pour te "soutirer" de l'argent...
Une ville où le pain au chocolat coûte 300CFA...
Une ville où dans les magasins, tu fais la queue pour les différents types de produits que tu veux acheter.
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