L'ambassadeur de France au Cameroun, Jean-François Valette, est sous la pression de plusieurs membres de la communauté française de Douala, victimes d'agressions, en particulier dans la nuit du 8 au 9 avril 2005. Dans un tract rédigé par les enseignants adressé "Aux parents d'élèves de l'Ecole Dominique Savio", il est ainsi écrit "Cet après midi [11 avril 2005] les enseignants du secondaire (lycée et collège) n'assureront pas les cours à vos enfants, par solidarité avec toutes les victimes des récentes agressions. Nous souhaitons ainsi attirer l'attention des autorités françaises et camerounaises sur l'insécurité grandissante à Douala, où les risques, liés à la criminalité, sont très sérieux et ont tendance à s'aggraver nettement, depuis quelques mois." Parmi les recommandations des rédacteurs du tract, on peut lire :"Des autorités françaises, nous attendons une information actualisée, efficace aux victimes, des autorités camerounaises que la présence policière quotidienne ne se limite pas au contrôle des véhicules mais bien à la protection de tous. Nous sommes tous concernés."
Problème, les forces de sécurité ne sont pas au-dessus de tout soupçon. Il y a quelques jours, Aurélien Noundoun, un jeune élève de la classe de seconde au collège français de Yaoundé (Fustel de Coulanges) a été froidement abattu par des policiers alors qu'il rentrait de discothèque au petit matin, suscitant des excuses publiques du directeur général de la sûreté national (DGSN), Edgard Alain Mebe Ngo'o, à la famille éplorée. En trente jours, trois individus sans défense ont ainsi été tués par la police à Yaoundé, Kribi et Limbe. Aussi, à Douala, on hésite avant de faire le numéro du commisariat...
Article paru dans "La lettre du continent" du 21 avril 2005.
[Quelques commentaires à cet article maintenant]
1) J'ai entendu parlé de ces agressions : une professeur se serait faite violée aux alentours des dates mentionnées dans cet article. Une "conférence" avait été donné au Centre Culturel Français, vers ces mêmes dates.
2) Ceci explique la fiche d'instructions que l'on avait reçue de la part du Consulat. Extraits choisis :
A l'extérieur
Si vous êtes heurté par des individus, ou un véhicule, cherchant manifestement à vous faire arrêter, poursuivez votre progression jusqu'au Commissariat ou la Gendarmerie. Dans la mesure du possible, relevez le signalement des individus (âge, taille, corpulence, traits, effets vestimentaires, cheveux, signes particuliers) ou du véhicule tamponneur (immatriculation, marque, genre type, couleur, nombre d'occupants) et éventuellement la direction prise par le véhicule.
[...]
Ayez une assurance contre le vol à main armée (braquage). En cas de braquage, ne cherchez pas à résister à vos agresseurs s'ils sont armés, remettez les clés du véhicule convoité, tentez de garder votre sang froid et tâchez de mémoriser les auteurs.
[...]
Circuler de préférence avec des photocopies certifiées conformes des documents afférents à la conduite et à la circulation du véhicule (permis de conduire, attestation d'assurance, certificat d'immatriculation, carte de séjour, passeport...) dont vous devez savoir que la validité est la même que celle de l'original.
J'adore cette instruction... Va expliquer au soldat qui te contrôle la durée de validité...
A DOMICILE
Contrôlez les références du personnel de maison, conservez des copies des pièces d'identités de vos employés et ne leur confiez jamais la clé d'entrée ou de véhicule, surtout pendant vos absences prolongées.
Fermez à clé votre porte d'entré en toutes circonstances.
etc...
Et hier, L'Entreprise a fait remettre aux expatriés et nous une corne de supporter (un petit machin qui fait plein de bruit) en cas de problème...
C'est qu'on deviendrait presque parano avec tout ça !
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