Takoudjou Jean Paul, Kengne Jean-Claude, Tiam Alain-Bruno, Tawamba Bomba Martin, des noms inscrits à la main sur un bout de papier. Un bout de papier qui a fait visiblement l'objet de bien d'incantations. La curieuse découverte a été faite le 18 janvier dernier sur un rocher au bord des chutes de la Métché. L'endroit était en outre fortement embaumé d'huile de palme et tout autour étaient abandonnés du sel, des jujubes et d'autres ingrédients qui entrent dans les pratiques mystiques. Nous aurons tout dit en précisant que le sol était également parsemés de sous-vêtements appartenant en majorité aux ... femmes.
Les chutes de la Métché, situées à une quinzaine de kilomètres sur la route Bafoussam-Mbouda sont tristement célèbres depuis les années 50-60. C'est là que les combattants de lutte pour l'indépendance, les militants de l'Upc étaient exécutés. Ces lieux sont devenus non seulement un lieu de pélérinage, mais aussi un lieu de curiosité, et les choses qui s'y passent depuis lors dépassent l'entendement. L'accès aux pieds des chutes est aujourd'hui facilité par des escaliers aménagés, mais qui s'arrêtent à une distance respectable, permettant néanmoins aux visiteurs de contempler les chutes. Mais pour être au contact de l'eau à cet endroit et avoir accès à la grotte, une échelle a été descendue, qui permet surtout aux marabouts et exorcistes accompagnés de leurs "clients" d'aller "au-delà". C'est une fois descendu de cette échelle que commence l'univers du mystique.
Pratiques occultes
Les quatres noms inscrits sur un bout de papier confirment bien les craintes des familles, phénomènes très courant en pays Bamiléké où la mort a toujours une origine suspecte, mystique. Si on ne meurt pas de Famla, on est "mangé" par une secte à laquelle appartient le disparu. C'est ainsi que quand un membre de la famille décède, on a tôt fait de chercher celui qui l'a tué, et généralement, il est révélé que d'autres membres de la famille sont sur la liste rouge ou noir. Aussi faut-il les "blinder" avant qu'il ne soit trop tard. Les noms trouvés sur les rochers de la Métché peuvent donc être ceux des personnes "inscrits" pour être liquidées dans les prochains jours ou mois, soit ceux des personnes que l'on cherche à protéger. Tout comme il peut s'agir des membres d'une société secrète, qui sont soit au courant de ce qui se passe, soit ont adhéré sans en connaitre les dessous, et les noms sont déposés ici avec des pratiques ici avec des pratiques pour leur intégration définitive. Quel que soit le cas, la seule présence de ces noms sur un bout de papier à cet endroit augure des pratiques cabalistiques, de plus en plus fréquents et qui tendent à conditionner la vie de certaines personnes.
Laver la malchance
Une autre découverte sous les chutes de la Metche lors d'un simple reportage ce 18 janvier 2006, c'est le nombre impressionnany des sous-vêtements des femmes qui jonchent le bord de l'eau. Cela confirme aussi d'autres idées répandues ici, selon lesquelles les femmes, pour diverses raisons, (conquérir un homme, procréer, devenir riche, monter en grade à son travail, avoir du travail etc.) vont souvent "laver la malchance" à de pareils endroits. La gent masculine n'est pas moins concernée par ces préoccupations d'ascension sociale. Et les règles voudraient que ceux qui se soumettent à ces bains purificatoires et/ou initiatiques y abandonnent leurs vêtements, notamment les sous-vêtements. Et les cérémonies doivent se passer en pleine nuit, discrétion oblige. C'est dire la prémonition qui anime souvent les néophytes et leurs gourroux. Il faut donc visiter ces milieux pour se rendre compte à quel point les populations ont perdu de repères, et ne cessent de "se chercher" dans les pratiques irrationnelles dans l'espoir de trouver ce qu'elles ne trouvent plus socialement. Au risque de leur vie parfois, car le jeune homme disparu avec son marabout dans la grotte de la Sacta depuis juillet 2005 où il allait "se laver" n'a plus jamais fait signe de vie. Son marabout non plus.
Roland TSAPI
Le Messager du 23 janvier 2005
Les chutes de la Métché, situées à une quinzaine de kilomètres sur la route Bafoussam-Mbouda sont tristement célèbres depuis les années 50-60. C'est là que les combattants de lutte pour l'indépendance, les militants de l'Upc étaient exécutés. Ces lieux sont devenus non seulement un lieu de pélérinage, mais aussi un lieu de curiosité, et les choses qui s'y passent depuis lors dépassent l'entendement. L'accès aux pieds des chutes est aujourd'hui facilité par des escaliers aménagés, mais qui s'arrêtent à une distance respectable, permettant néanmoins aux visiteurs de contempler les chutes. Mais pour être au contact de l'eau à cet endroit et avoir accès à la grotte, une échelle a été descendue, qui permet surtout aux marabouts et exorcistes accompagnés de leurs "clients" d'aller "au-delà". C'est une fois descendu de cette échelle que commence l'univers du mystique.
Pratiques occultes
Les quatres noms inscrits sur un bout de papier confirment bien les craintes des familles, phénomènes très courant en pays Bamiléké où la mort a toujours une origine suspecte, mystique. Si on ne meurt pas de Famla, on est "mangé" par une secte à laquelle appartient le disparu. C'est ainsi que quand un membre de la famille décède, on a tôt fait de chercher celui qui l'a tué, et généralement, il est révélé que d'autres membres de la famille sont sur la liste rouge ou noir. Aussi faut-il les "blinder" avant qu'il ne soit trop tard. Les noms trouvés sur les rochers de la Métché peuvent donc être ceux des personnes "inscrits" pour être liquidées dans les prochains jours ou mois, soit ceux des personnes que l'on cherche à protéger. Tout comme il peut s'agir des membres d'une société secrète, qui sont soit au courant de ce qui se passe, soit ont adhéré sans en connaitre les dessous, et les noms sont déposés ici avec des pratiques ici avec des pratiques pour leur intégration définitive. Quel que soit le cas, la seule présence de ces noms sur un bout de papier à cet endroit augure des pratiques cabalistiques, de plus en plus fréquents et qui tendent à conditionner la vie de certaines personnes.
Laver la malchance
Une autre découverte sous les chutes de la Metche lors d'un simple reportage ce 18 janvier 2006, c'est le nombre impressionnany des sous-vêtements des femmes qui jonchent le bord de l'eau. Cela confirme aussi d'autres idées répandues ici, selon lesquelles les femmes, pour diverses raisons, (conquérir un homme, procréer, devenir riche, monter en grade à son travail, avoir du travail etc.) vont souvent "laver la malchance" à de pareils endroits. La gent masculine n'est pas moins concernée par ces préoccupations d'ascension sociale. Et les règles voudraient que ceux qui se soumettent à ces bains purificatoires et/ou initiatiques y abandonnent leurs vêtements, notamment les sous-vêtements. Et les cérémonies doivent se passer en pleine nuit, discrétion oblige. C'est dire la prémonition qui anime souvent les néophytes et leurs gourroux. Il faut donc visiter ces milieux pour se rendre compte à quel point les populations ont perdu de repères, et ne cessent de "se chercher" dans les pratiques irrationnelles dans l'espoir de trouver ce qu'elles ne trouvent plus socialement. Au risque de leur vie parfois, car le jeune homme disparu avec son marabout dans la grotte de la Sacta depuis juillet 2005 où il allait "se laver" n'a plus jamais fait signe de vie. Son marabout non plus.
Roland TSAPI
Le Messager du 23 janvier 2005
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire